vendredi 3 janvier 2020

Tests ADN et généalogie : d'où viennent mes ancêtres ? Mon expérience personnelle

Carte du monde vers l'an 1519 - Fac-similé manuscrit (1843) - Jorge Reinel (1518-1572) et Otto Progel (1815-1887) - Provient de Gallica (BNF) - LIEN
Quiconque s'adonne à la généalogie tente de reconstituer les sinueux chemins empruntés par ses ancêtres, remonte en sens inverse les années pour entrevoir ce qui peut encore l'être d'époques passées, s'approcher au plus près de temps révolus, et si de précieuses archives subsistent pour mieux l'orienter dans ses recherches, elles ne peuvent l'aiguiller que sur un plan historique, limité de surcroît. Je m'estime déjà très chanceux d'avoir pu suivre la trace de mes ancêtres récents et plus lointains, pour certains jusqu'aux abords du Moyen-Âge. J'ai encore une multitude de recherches à effectuer, d'archives à déchiffrer et d'énigmes à élucider. Sur un plan historique, certes, la généalogie me permet d'en apprendre beaucoup sur mes ancêtres, du moins bien plus que je ne l'aurais imaginé une décennie plus tôt. Mais elle ne peut pour autant répondre à cette simple question : de quels peuples suis-je le descendant ? Elle en soulève parfois d'autres. Ma grand-mère paternelle avait-elle bien les origines italiennes qu'on lui attribue, et qui, en dépit de quelques indices, n'ont pu être précisément définies ? Mes ancêtres maternels, à cheval entre l'Espagne et la France, sont-ils ibères ? Pourquoi se rendaient-ils à chaque génération en Provence où ils avaient toujours un cousin ? Ceux de mes ancêtres qui vécurent dans les ports du Nord-Ouest trouvent-ils leurs racines outre-Manche ? Il y a dans ces interrogations quelque chose de philosophique, car elles touchent à notre héritage à la fois historique et génétique, à notre identité, à ce que nous sommes. Nous habitons tous une belle et vaste Terre, riche d'une incroyable diversité de peuples. Lesquels d'entre-eux ont plus profondément façonné notre héritage ancestral, légué leur empreinte génétique jusqu'à nous ? Je ne suis sûrement pas le seul à m'être posé cette question, et je ne prétends pouvoir y répondre pleinement. 

Boussole - Jean-Jacques Lequeu - Gallica (BNF) - LIEN
De nos jours, les moyens technologiques et scientifiques permettent, dans une certaine mesure, d'ouvrir la généalogie classique à un horizon plus large et apportent de nouvelles informations qui, si elles doivent bien-sûr être nuancées, sont loin d'être inutiles. J'ai eu vent, il y a deux ans, de la possibilité d'effectuer des tests ADN pour en apprendre davantage sur ses origines. Possibilité toutefois illégale dans l'Hexagone, la France étant le seul pays d'Europe avec la Pologne à interdire ces tests. Plutôt ouverts et curieux dans ma famille, nous avons choisi de sauter le pas. Leurs résultats pourraient, telle une boussole providentielle, nous orienter quelque peu sur les chemins empruntés par nos ancêtres. Ces tests étant pour l'instant interdits en France, je ne conseille ou ne déconseille à qui que ce soit de les faire et laisse chacun d'entre vous se fier à son libre arbitre et à sa curiosité personnelle. D'autres ont déjà a pas mal planché sur la question, et je leur laisse volontiers cette tâche. Mon rôle n'est pas de pondre un énième plaidoyer, un énième réquisitoire, et je ne prétends pas qu'une telle tâche m'incombe. En revanche, j'ai à coeur de partager avec ceux qui s'affranchissent des insipides polémiques que suscitent en France ces tests l'interprétation que j'ai faite de leurs résultats, les découvertes généalogiques qui ont découlé d'une telle démarche et les réactions parfois parfois surprenantes que je me suis plu à observer.


Atlas nautique de la Méditerranée - 1630 - Fonds régional PACA - Bibliothèques de Marseille - Gallica (BNF) - LIEN
Ma grand-mère et mes parents - pour ma part je compte le faire dans les prochains mois - ont ainsi chacun effectué ces tests ADN auprès d'une entreprise mondialement connue. Les résultats sont arrivés quelques semaines plus tard, et pour plus de précision je me suis adressé à deux ou trois autres entreprises très connues, soucieux de voir si les estimations des uns et des autres concordaient. En dépit de quelques variations, nous avons reçu des estimations très similaires. J'insiste dans un premier temps sur l'importance des termes estimations et variations. Les résultats fournis par les tests ADN autosomaux - prenant en compte les gènes transmis tant par les ancêtres paternels que maternels - sont présentés sous la forme de pourcentages indiquant une proximité plus ou moins forte avec telle ou telle ethnie, ou plutôt avec telle ou telle zone géographique. Pour être honnête, je ne pense pas qu'un chiffre puisse définir entièrement une origine, ce serait, pour le littéraire rêveur non-pragmatique et peu adepte du raisonnement scientifique que je suis, une aberration. Force est de constater que, comme il y a dans le cas de ma famille une concordance entre les estimations de chaque entreprise, ces chiffres, telles les aiguilles d'une boussole, pour reprendre cette métaphore que j'affectionne, ont tout de même un sens. Alors, roulement de tambour... Ma grand-mère est ibère, ma mère l'est encore davantage, toutes les deux ont des ancêtres finlandais, mon grand-père devait par ailleurs descendre de quelques vikings passés par là. Mon père est quant à lui pour moitié anglais, pour moitié italien, balkanique et turc - byzantin en quelque sorte - avec des ancêtres slaves et moyen-orientaux. Une fois passée la joie de découvrir ces estimations vient le temps de l'interprétation, laborieuse et progressive. J'ai longuement lu sur le sujet, d'innombrables études faites sur les origines de chaque peuple en question, j'ai écumé les discussions passionnées des forums de généalogie génétique où les gens débattent de leurs estimations, puis je me suis penché vers les calculateurs de Gedmatch pour tenter de préciser, dans la mesure du possible, ces chiffres.

Pompei - Photographie personnelle - 2018
Lorsque j'ai visité Pompei, plus que subjugué par la beauté et l'émouvant réalisme des lieux, j'ai éprouvé une sorte de fascination pour les somptueuses fresques, me demandant si l'une des personnes représentées pouvait être mon ancêtre très lointain. Et ce n'est peut-être pas impossible, finalement ! Trêve de plaisanterie, il y a bel et bien du sang italien qui coule dans mes veines. Je vous en faisais part un peu plus haut, l'Italie est l'une des principales origines géographiques estimées pour mon père, à 41,5% si vous aimez les chiffres. A cette estimation les optimistes répondront que mon père est à moitié italien, les pessimistes que ça ne prouve rien. Ma grand-mère paternelle aurait eu, par son père au moins, des ancêtres italiens, bien que picarde de naissance. Deux de ses arrière-arrière-grands-pères, inconnus en raison de relations hors mariage, sont supposés italiens. Regina, Luce, Angelina, Maria, les prénoms de ses tantes et de ses grandes-tantes n'étaient pour moi pas apparus par hasard, ou en raison d'une éventuelle et hasardeuse mode comme quelqu'un avait voulu me le faire croire. Les chiffres n'ayant pourtant que peu d'importance à mes yeux, une autre preuve me semblait nécessaire. Une preuve que constituent les correspondances ADN. D'autres l'ont sûrement dit avant moi, l'intérêt peut-être majeur de ces tests réside en la possibilité qu'ils offrent de retrouver des correspondances ADN, qui sont tout simplement des personnes avec qui l'on partage des segments d'ADN exprimés en centimorgan - que j'ai bêtement pris pour des centimètres au départ...-, un certain pourcentage de parenté et, en somme, des ancêtres communs plus ou moins lointains. Je n'ai choisi de me concentrer que sur les correspondances les plus proches, avérées, indiquant au plus loin un arrière-arrière-arrière-grand-parent commun avec mon père, correspondances parmi lesquelles figurent plusieurs italiens dont les arbres généalogiques accessibles en ligne indiquent qu'ils sont totalement d'ascendance italienne pour les siècles les plus récents. J'y travaille encore, mais il semble a priori que l'on puisse déterminer, en tenant compte des noms de famille communs aux ancêtres de plusieurs de ces personnes et de leurs régions d'origine, ainsi que des degrés de parenté induits par l'ADN partagé, deux apports italiens au XIXe siècle, l'un vers la Toscane, l'autre dans les régions méridionales. Là où les archives ne pouvaient guère hélas me permettre de retrouver les deux ancêtres manquants, l'ADN s'est avéré d'une grande utilité. J'ai maintenant la certitude que ma grand-mère paternelle avait des ancêtres italiens, et que si sa tante se nommait Regina ce n'est pas le fait d'une hasardeuse mode. Ma mère a aussi, selon l'ADN, quelques ancêtres italiens, dans des quantités moindres et plus lointaines, apport sûrement explicable par le fait que les ancêtres de mon grand-père maternel sont originaires de régions méditerranéennes. L'une de ses ancêtres s'appelait Jeanne Apostoli, et ce nom a pour moi une sonorité italienne. Puisque généalogie génétique et historique sont à mon avis intimement liées, je compte désormais étudier la population des lieux où vécurent les ancêtres de ma grand-mère paternelle pour voir si des familles italiennes, ou même des hommes italiens de passage, ne s'y seraient pas installés au milieu du XIXe siècle, et si par chance un nom coïnciderait avec ceux des ancêtres de mes cousins italiens. Pour l'anecdote, les calculateurs de la base de données génomiques Gedmatch, accessibles en ligne et pour lesquels il faut préalablement avoir effectué un test ADN et téléchargé les données brutes fournies, s'accordent pour indiquer une parenté entre mon père et, d'une part les toscans, d'autre part les siciliens. S'il est vrai que chaque estimation reste à nuancer, toutes semblent tout de même converger vers une origine commune. Une autre entreprise à qui j'ai demandé l'analyse des résultats a quant à elle proposé une zone englobant l'Italie du Sud, la Sicile et la Grèce plutôt que l'Italie du Nord. Pour connaître un peu les deux parties de l'Italie je préfère, honnêtement, le Nord, mais ces recherches me donnent maintenant envie de retourner dans le Mezzogiorno. 

Cousin Cousine - A. Choubrac - 1893 - Gallica (BNF) - LIEN
L'importance des correspondances ADN s'avère ainsi décisive, bien que la fréquence de ces dernières soit relative. Si des centaines de milliers de personnes ont déjà effectué des tests ADN, de très nombreuses autres ne l'ont pas fait, ou ne l'ont pas fait faire par la même entreprise. Le principe est similaire à celui de la loterie, vous pouvez avoir peu ou beaucoup de cousins, et en aurez forcément plus à mesure que le temps passe car les bases de données s'agrandissent chaque jour. La quantité n'est pas forcément ce qui prévaut et ma grand-mère maternelle a ainsi eu la surprise de retrouver par ces tests ADN les descendants de sa tante paternelle, perdus de vue et dont nous ne connaissions pas même les noms. Je suis depuis en contact avec l'arrière-petit-fils de la tante de ma grand-mère, qui est en conséquence mon cousin en termes de génération. Nous sommes tous les deux des arrière-arrière-petits-fils d'Honoré Julien Laffargue et d'Euphrasie Payros, qui étaient encore en vie à l'aube des années 1950. Une telle démarche peut être inversée. Mon père et l'une de ses cousines, également passionnée de généalogie et qui a fait les tests ADN, sont bel et bien apparentés. Qu'en est-il des correspondances plus lointaines, avec lesquelles la parenté génétique est inférieure à 0.5% ? Ayant lu à ce sujet des opinions fort négatives, et voulant m'assurer de leur fiabilité, j'ai étudié deux de ces correspondances jugées lointaines et peu fiables par les algorithmes des sites.

La première relie mon père à un frère et une soeur avec qui il partage respectivement 0,2 et 0,3% de parenté, ce qui est peu - à titre de comparaison, ma grand-mère en partage 5,2 avec le fils de sa cousine. Effectuer un test ADN permet de consulter les arbres généalogiques des personnes ayant avec nous une correspondance ADN, dans la mesure où ces personnes prennent la peine de renseigner leur arbre, évidemment, et souvent au prix d'un abonnement. Lorsque j'ai consulté l'ascendance de la soeur et du frère lointainement apparentés à mon père, et bien que leur arbre soit complet pour les premières générations, je n'ai pas trouvé d'ancêtres communs. Mais en cherchant sur geneanet, je me suis aperçu qu'ils descendaient tous les deux d'une certaine Anastasie Mélin, qui n'est autre que la soeur d'Anne-Catherine Mélin, l'arrière-arrière-arrière-grand-mère devenue aveugle de mon père, dont je crois déjà avoir parlé dans un article. Nos ancêtres communs sont nés dans les années 1780, morts en 1849 et en 1862, et leur héritage génétique nous lie encore. Mais, plus intéressant qu'un cousinage et la reconstitution d'une branche de l'arbre généalogique, la comparaison des estimations de nos origines géographiques a mis en évidence deux régions communes, à savoir le Moyen-Orient et les Pays Baltes. Si mon père n'a que très peu de Pays Baltes (0.9% sur l'actuelle Lituanie), nous supposions tout de même que cet héritage venait de sa grand-mère maternelle, par qui il descend de la famille Mélin. Il me semble dès lors envisageable, grâce au croisement des correspondances ADN, des estimations géographiques et des recherches généalogiques, de pouvoir partiellement déterminer les origines d'ancêtres lointains. Les pessimistes y verront des hasards successifs, pour ma part je trouve que seul le croisement des informations donne une réelle signification aux pourcentages, les chiffres n'ayant selon moi aucun sens sans des mots pour les expliciter. Mon deuxième essai s'est porté vers une correspondance très faible - un unique segment ADN commun - que ma mère partage avec quelqu'un, ironie de l'histoire, qu'elle connaît de vue. Toujours en croisant les données généalogiques de plusieurs sites, nous nous sommes aperçus qu'il s'agit d'un descendant d'Antoine Huillet et de Brigitte Cabanié, arrière-arrière-arrière-grands-parents de ma mère qui vécurent au XIXe siècle. Les correspondances ADN, jugées lointaines et peu fiables, se révèlent encore une fois réelles. Bien que je ne m'attache guère aux chiffres, tous deux partagent très exactement le même pourcentage d'une origine en particulier. S'il est certes rébarbatif d'à ce point détailler les correspondances ADN, je pense qu'il s'agit là de l'intérêt majeur de ces tests. Je déplore cependant que nombre de personnes ayant fait analyser leur ADN ne prennent pas la peine de remplir leur arbre généalogique, empêchant ainsi de déterminer la parenté que l'on partage avec eux. Et si les correspondances ADN m'intéressent, ce n'est pas tant pour savoir avec quelle famille je partage 0.1% de mon ADN, mais bel et bien pour en apprendre davantage sur les ancêtres que nous partageons.

Santa María de la Sede, Sevilla - Photographie personnelle - 2018
Intéressons-nous maintenant à mes aïeuls maternels. Sans grande surprise, ma mère, dont les ancêtres n'ont pas vécu plus au nord que les départements de l'Aude et du Gers, est majoritairement d'ascendance ibérique, tant par mon grand-père que par ma grand-mère. A 80,4% pour les aficionados de statistiques. Une telle estimation me semble pour le coup concrète dans le sens où elle correspond à ce que nous avions prévu, mais très vague car englobant l'Espagne, le Portugal et la France méridionale ; il nous est difficile de préciser de manière exacte les régions dont sont originaires nos ancêtres. D'autant que les analyses ADN ne feraient pas le distinguo entre espagnols et français méridionaux, c'est du moins ce qui m'a été rapporté. Connaissant très bien ma région et l'Espagne où je suis souvent allé, j'ai l'intime conviction que la plupart des familles locales sont au moins partiellement d'ascendance ibérique ; il est difficile de ne pas trouver parmi les gens en descendant quelqu'un n'ayant pas un ancêtre espagnol plus ou moins proche. Le village de naissance de mon grand-père se situe à la croisée des paysages méditerranéens et pyrénéens. Une question restait en suspens : mes ancêtres ibères se rapprochent-ils davantage des français méridionaux ou des espagnols ? Une fois n'est pas coutume, je m'en suis d'abord remis aux calculateurs de Gedmatch qui permettent aussi de comparer vos données génomiques à celles de régions précises, de sorte que ma grand-mère gersoise semble plus proche des castillans que des gascons, tandis que mon grand-père aurait une forte parenté avec les habitants de la région valencienne, à l'est de l'Espagne, le long des côtes méditerranéennes. L'analyse des correspondances ADN, certes plus nuancée, tendrait tout de même vers des conclusions similaires. J'ai été fort surpris par le nombre de correspondances ADN, dont certaines assez proches, que ma mère et ma grand-mère ont en Amérique Latine, du Mexique à l'Argentine, puis par celles qu'on leur trouve également au Maroc et en Algérie, et, surtout, en Espagne. Les correspondances françaises regroupent principalement des personnes originaires de l'Aude et du Gers, partageant avec nous les cousinages en Espagne. Or, certains de ces espagnols à qui nous sommes apparentés ont rendu accessibles leurs arbres généalogiques, comportant des ascendances entièrement espagnoles dans lesquelles les régions sont précisément indiquées. Ces informations correspondent nettement aux estimations proposées par Gedmatch, qui indique d'ailleurs pour ma mère et ma grand-mère une plus grande proximité avec la plupart des régions espagnoles qu'avec les français du Sud-Ouest. Cet apport ibérique ne s'est cependant pas fait soudainement, et c'est en remontant l'ascendance de mes grands-parents que l'on trouve, à chaque génération, des noms à consonance ibérique. Si les ancêtres de mon grand-père me sont connus jusqu'à la fin du XVIe siècle, ceux de ma grand-mère peinent à être retrouvés en raison du manque d'archives. Je pense tout de même que ces ancêtres doivent être assez récents pour que nous partagions des correspondances ADN en Amérique Latine. Certains français méridionaux semblent surpris d'être plus proches génétiquement des espagnols mais en ce qui concerne mes ancêtres maternels, cette proximité me paraissait évidente. J'ai toujours préféré, qu'il s'agisse de rythme de vie, de climat, de gastronomie, de musique, de paysages ou d'architecture, l'Espagne à la France. L'espagnol est, après le français, la langue à laquelle je tiens le plus. Je me plais à rêvasser à l'éclatante blancheur des villages andalous où, sous un ardent soleil, résonnent des airs effrénés de flamenco. C'est presque instinctif en fait. Sans vouloir jouer les voyants, je pense que l'on a inconsciemment une attirance pour certains pays ou peuples plus que pour d'autres, et que l'héritage génétique peut très bien en être un facteur. Il s'agit là d'une interprétation personnelle, bien entendu, prenez-la comme telle.

Carte de la Scandinavie - Cordier et Sanson - Gallica (BNF) - LIEN
Outre cette prédominance ibérique, les héritages génétiques de ma mère et de ma grand-mère m'ont emmené vers des contrées plus lointaines, et à notre grand étonnement jusqu'en Finlande. Je n'ai pas tout de suite été convaincu par ce résultat, bien que l'idée d'avoir quelques racines en terre finno-ougrienne me plaisait. Plusieurs personnes faisaient part, dans les discussions que j'ai pu lire, d'une erreur dans le calcul des estimations qui attribuait à des personnes d'ascendance ibérique des origines finlandaises ; or, elles ne se référaient qu'à une entreprise en particulier, et dans le cas de ma mère et de ma grand-mère, toutes ont retrouvé la trace d'un héritage génétique finlandais ainsi que des correspondances dans ce pays-là. D'un point de vue généalogique, je sais seulement que la grand-mère de ma grand-mère avait un nom à consonance nordique, et que ce nom n'a été porté en France que par quelques dizaines de personnes tout au plus, et ce dans un périmètre spécifique et très restreint. Les autres porteurs de ce nom vivent exclusivement dans le nord de l'Europe, mais il m'est hélas difficile de reconstituer l'ascendance de cette famille dans laquelle les hommes avaient des enfants à un âge très avancé. Un siècle sépare ainsi la grand-mère de ma grand-mère, née en 1880, de son propre grand-père, né quant à lui vers 1779, et de qui elle a hérité son patronyme si particulier. Je n'ai retrouvé en France aucune trace de ce nom antérieure au milieu du XVIIIe siècle, et dans l'hypothèse que l'ancêtre en question aurait bel et bien eu une origine septentrionale, son héritage génétique pourrait s'être transmis jusqu'à ma grand-mère et ma mère en raison du faible écart générationnel - quatre à cinq générations au plus - les séparant sur près de deux siècles. Nous avions aussi émis l'idée que cet héritage finlandais aurait pu être transmis par le père de ma grand-mère, mais les cousins dont j'ai précédemment parlé, descendants de cette partie-là de ma famille, n'ont pas eu de résultats indiquant une origine finlandaise. Soulignons tout de même que si les archives du département concerné étaient entièrement numérisées, il m'aurait peut-être été plus simple d'entreprendre de nouvelles recherches. La patience n'est pas toujours mon fort. Serait-ce là un trait de caractère viking ? Je l'ignore, mais j'ai en revanche appris que ma mère a aussi, par mon grand-père cette fois, des ancêtres scandinaves. 11,5% pour les amoureux des nombres. Est-ce l'oeuvre des vikings qui sont passés, si je ne m'abuse, par l'Espagne et le Portugal, et ont ravagé Séville vers le IXe siècle ? Cela semble le plus plausible. Il est amusant de constater que si nous avions inversé l'ordre des tests, si j'avais obtenu moi-même du scandinave et du finlandais sans pouvoir ni connaître ni étudier les résultats de mes parents, tout le monde aurait parié que cela venait de mon père, grand avec les yeux bleus, et non de ma mère ou de ma grand-mère, toutes deux brunes. Il est vrai que j'aime me moquer, gentiment bien-sûr, de raisonnements stéréotypés que les gènes viennent quelque peu infirmer, contrarier et bousculer. Les idées reçues ont visiblement la vie dure, et je me plais à les remettre en question. La Finlande est une excellente surprise.

Famille Trevet en 1894 - Photographie familiale
Des familles dont descend mon grand-père paternel, plusieurs sont originaires des ports du Nord-Ouest, de la Haute-Normandie à la côte d'Opale. Ce sont d'ailleurs les ancêtres dont je parle le plus régulièrement dans mes articles puisque j'ai pu suivre leur trace en général jusqu'aux XVIe et XVIIe siècles, et bien qu'il me reste un travail considérable à accomplir pour mieux comprendre leur histoire, j'avais la certitude que mon père aurait un héritage britannique conséquent, à peu près dans les mêmes proportions que l'italien. Mon arrière-arrière-grand-mère paternelle Valentine Trevet, que vous apercevez ici photographiée avec ses parents en 1894, était normande d'origine et de naissance. Son père est le seul ancêtre proche à avoir été roux, - oui, je verse moi aussi dans le stéréotype, mais c'est une couleur de cheveux que je trouve rare et belle -, et le nom que portait sa mère, Le Breton, pourrait aussi bien faire référence à la Bretagne française qu'à la Grande-Bretagne. Plus anciennement, de nombreux ancêtres m'ont mis sur la piste de l'Angleterre ; citons notamment Anne Talbot, son père Jacques et sa mère Marie Neel, ou Elisabeth Langlois. Les normands sembleraient plus anglais que scandinaves. Certains des ancêtres de mon arrière-grand-mère paternelle vécurent eux-aussi dans les ports du Nord-Ouest ; il y a peu, je découvrais que l'ancêtre d'une famille dont descend mon arrière-grand-mère aurait fui l'Angleterre d'Henri VIII, information que je dois néanmoins vérifier. De manière plus générale, il est certain que la présence anglaise a été pour le moins considérable dans les ports du Nord-Ouest, et même significative. L'apport anglais est en revanche plus ancien que les origines italiennes et espagnoles, car si j'ai un grand nombre de correspondances outre-Manche et outre-Atlantique, la plupart semblent lointaines. Si je m'en réfère à la généalogie seule, dans son aspect historique du moins, les ancêtres de mon grand-père paternel, qui sont les mieux connus de mon ascendance, étaient pour la plupart français. D'aucuns reprochent aux entreprises proposant les tests ADN de considérer les français du Nord-Ouest comme des britanniques ; selon moi, l'apport anglais reste tout même important, du moins pour les ports normands. Mais je dois avouer avoir été surpris que les ancêtres de mon arrière-arrière-grand-père paternel Arsène Lehoux, qui vivaient aux confins du Maine, de l'Anjou et de la Touraine, près de la Loire, et aux noms très français, aient été englobés dans l'origine britannique. Je ne suis pas le seul à douter d'une telle estimation, mais il est cependant vrai que d'autres personnes ayant des ancêtres dans ces mêmes régions et dont j'ai pu voir les résultats sont eux considérés comme bien français, alors que les mêmes algorithmes ont déterminé certains de mes ancêtres comme étant anglais. Si des études très poussées de l'histoire tant militaire que démographique des régions concernées pourraient expliquer ces résultats, il me paraît important de rester nuancé : mes ancêtres des ports normands ont sûrement reçu un héritage génétique anglais très important en raison de leur situation géographique, et peut-être qu'il en fut de même pour certains de mes ancêtres du Nord-Ouest (angevins, tourangeaux, parisiens, picards), mais je pense que d'autres étaient français. Tout comme la généalogie classique, la généalogie génétique connaît ses limites. Les tests ADN autosomaux permettent certes d'estimer dans les grandes lignes les différentes origines d'une personne, mais je crois savoir que si nous héritons à peu près à moitié du patrimoine génétique de chacun de nos parents, et d'un quart de chacun des grands-parents, cela varie par la suite, et l'on peut ainsi avoir davantage de parenté avec un arrière-arrière-grand-père qu'avec un autre.

Consulat de France, Beyrouth, Liban, 1862 - Louis Vignes - Provient de Gallica (BNF) - LIEN
De toutes les origines présentes dans l'héritage génétique de mes parents celles qui me fascinent le plus nous mènent jusqu'aux rives orientales de la Méditerranée. L'une des familles dont descendent trois ancêtres de mon arrière-grand-mère avait un lien avec le Liban, et si les rares archives ne m'ont permis de retrouver que quelques éparses traces d'un ancêtre, j'étais convaincu que l'ADN pourrait au moins apporter d'opportunes précisions. L'ensemble des entreprises ayant analysé l'ADN de mon père y ont bien retrouvé un héritage génétique en provenance du Moyen-Orient, et même plusieurs, au Liban et en Turquie égéenne notamment, et au-delà encore. Mais cela n'est quelque part pas si étonnant : mon père et moi partageons un lien instinctif avec le Moyen-Orient, nous sommes imprégnés de cette culture et depuis mon plus jeune âge j'entends mes parents écouter des musiques orientales, perses ou anatoliennes, musiques que j'écoute désormais moi aussi, et qui me font rêver à un Orient poétique. Je crois même que si ces pays avaient été stables, et que s'ils n'étaient pas gangrénés par des dissensions religieuses et politiques extrémistes, il nous aurait plu d'y vivre. Un jour, peut-être, retrouveront-ils leur splendeur d'antan... Je ne dispose hélas pas de renseignements supplémentaires sur ces ancêtres là, mis à part que l'un d'eux avait un prénom faisant référence aux carthaginois et qu'il y a, dans certaines familles de mon ascendance, des prénoms tels que Pantaléon, Constantine, Chrysostôme, Euphrasie, Ismérie, Eudoxie ou Pulchérie qui nous renvoient eux-aussi vers l'Orient. L'hypothèse des prénoms déplaît fortement à certains esprits étroits et bornés, agressifs en prime ; je pense pour ma part qu'elle mérite qu'on lui accorde de l'intérêt, mais c'est là ma conviction personnelle. Gedmatch a indiqué pour mon père des apports génétiques importants en provenance de ce que les calculateurs appellent Méditerranée de l'Est et Asie de l'Ouest. J'en explique peut-être une partie par les ancêtres italiens, l'autre par un apport direct. Cela répondrait aussi, éventuellement, aux questions que l'on me pose régulièrement sur mes cheveux qui sont frisés, presque crépus même, mais plus ou moins blonds et mordorés ; je crois avoir vu pas mal de gens originaires de la zone égéenne avec de tels cheveux. Il ne fait en tout cas pour moi aucun doute que le croisement des tests ADN et de la généalogie historique ouvre les portes d'un nouvel horizon de connaissances, tout en nous faisant voyager poétiquement.

Port d'une ville antique du Moyen-Orient - C.-A. Cambon - Gallica BNF - LIEN
Ni la généalogie historique ni la généalogie génétique ne peuvent apporter d'entières réponses. Mes ancêtres orientaux resteront peut-être à jamais mystérieux, et c'est en cela qu'ils sont intéressants. J'espère un jour partir sur leur trace, car visiter les lieux où ils ont vécu, s'imprégner de ce qu'ils ont pu connaître, apporte finalement autant si ce n'est plus que de les retrouver dans des archives ou dans des gènes. Et de manière générale, visiter chaque pays, chaque région, province, cité, village ou port dont est originaire un ancêtre est enrichissant. Quant aux migrations provençales de la famille de mon grand-père maternel, elles restent mystérieuses aussi, même si Gedmatch a trouvé une parenté entre ma mère et les provençaux. Cet article s'avère déjà bien long, et je ne peux aborder l'ensemble des découvertes que le croisement des gènes et des archives, et j'insiste sur la notion de croisement, m'a permis de faire. Je souhaite en revanche répondre à deux questions qui m'ont été posées par rapport à ces tests. Pour les personnes ne connaissant pas une partie de leur famille ou de leurs origines, ces tests pourraient éventuellement apporter des informations notamment grâce aux correspondances ADN, mais ne le garantissent pas forcément non plus. Pour les personnes ne disposant pas d'archives aussi complètes que ce qu'il existe en France, ces tests ont également un intérêt. Encore faut-il effectuer un travail d'interprétation conséquent par la suite. Je vous cite un exemple : quelques calculateurs ont déterminé une très faible parenté entre mon père et les islandais. Si la perspective d'avoir des ancêtres sur cette incroyable terre de feu, de glace, de roche et d'eau que j'ai eu la chance de visiter en juin dernier m'a dans un premier temps paru fort réjouissante, j'ai vite compris que ce n'était pas forcément la réalité : il s'agissait d'une correspondance très faible, que seuls quelques calculateurs déterminaient plus ou moins. Aucune analyse n'a révélé pour mon père des ancêtres scandinaves. L'unique hypothèse envisageable était celle d'une ancêtre normande du XVIIe siècle portant un nom issu de la langue norroise. Après m'être renseigné sur l'héritage génétique des islandais - dont les arbres généalogiques remontent extrêmement loin dans le temps - j'ai appris qu'ils auraient une parenté avec les peuples de la Grande Bretagne, par des femmes que les vikings auraient emmenées avec eux lors du peuplement de l'île. Cette hypothèse, qui n'est pas la mienne et que j'ai lue dans des études, pourrait tout de même expliquer cette très faible parenté avec les islandais, mon père ayant des ancêtres en Angleterre. Puisque ces tests sont interdits en France et y suscitent la polémique - alors qu'ils ne le sont pas dans quasiment toute l'Europe et que les gens étrangers à qui j'en ai parlé y sont pour la plupart favorables - je ne saurais pousser quiconque à les faire, mais je ne les déconseillerais pas non plus. Il appartient à chacun de partir ou non à la recherche des ses ancêtres, d'en choisir les méthodes et de se faire sa propre idée. Certaines personnes ont observé que leurs résultats variaient fortement d'une entreprise à l'autre, j'entends et je comprends leurs doutes. Pour ma famille les résultats semblent coïncider, à quelques pourcentages près, mais j'espère avoir montré par cet article que les chiffres ne sont absolument pas ce qu'il y a d'intéressant à tirer de ces tests. J'ai pris la peine de ne pas citer d'entreprise car cet article est totalement indépendant de tout intérêt commercial. Ce sont mes réflexions personnelles et mes découvertes dont je vous fais part ici. Si je suis totalement ouvert aux discussions, j'avertis ceux qui se montreraient irrespectueux et agressifs qu'ils n'auront aucune réponse de ma part. De même, je préférerais discuter avec des personnes ayant effectué ces tests, ou voulant les effectuer pour en savoir davantage sur leurs origines et leurs ancêtres, qu'avec des gens polémiquant sur les tests en eux-mêmes. Sur ce, je vous souhaite un excellent début d'année ! A très bientôt.           

Carte universelle - 1714 - Nicolas de Fer - Provient de la BNF (Gallica) - LIEN







8 commentaires:

  1. Un article passionnant comme toujours ! Les tests ADN vus par un historien, ça change des habituelles analyses plus mathématiques sur le thème, j'ai adoré. Je n'ai pas moi-même franchi le pas et ne compte pas le faire à court terme, mais le sujet m'intéresse !

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    1. Merci beaucoup ! Oui j'ai essayé de ne pas être trop "mathématique" pour y donner une dimension plus historique, content que ça marche !

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  2. Voici un témoignage concret bien loin des polémiques dans un texte particulièrement bien écrit. Bravo.

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  3. Ires intéressant votre exposé.
    Je n'ai pas la chance de pouvoir effectuer de test ADN sur ms parents ceux ci étant décédés.
    D’après myheritage je suis 45% Viking le reste se répartissant entre Ibere et Italien , un peu d'ecossais et d'irlandais et la coupe est pleine !
    J'ai pu remonter ma lignée paternelle jusqu'en 1650 environ Normande de Flancourt eure. Ma lignée maternelle 1650 Normande autour d'yvetot. Comparé aux données ADN mes ancêtres devaient bien être Vikings qui ont fricoté avec des romains et des espagnols !!

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    1. Merci !
      45% viking c'est effectivement une proportion importante, les calculateurs de Gedmatch (plus précisément les calculateurs Eurogene avec Oracle, en sélectionnant Admixture Proportions with link to oracle) ou par ailleurs le site DNA.Land pourraient rapidement et gratuitement vous apporter quelques précisions supplémentaires, ou un test par une autre entreprise ne serait pas inutile, car My Heritage semble avoir des zones géographiques très élargies et n'est pas forcément le plus précis, bien que très utile et performant pour les correspondances ADN.
      J'ai également quelques ancêtres lointains qui ont vécu près d'Yvetot, il me semble qu'il y a pas mal de noms ayant des racines scandinaves dans cette zone. L'étymologie de ceux de vos ancêtres pourrait aussi vous apporter des indices.
      Avez-vous beaucoup de correspondances en Scandinavie ?
      Irlandais/écossais/gallois me semble tout à fait plausible, compte tenu de la proximité géographique, et peut aussi se référer, si je ne m'abuse, aux bretons. Quant à ibère, ce n'est pas impossible mais Gedmatch pourrait le préciser ou l'infirmer. Beaucoup de bretons disent d'ailleurs avoir eu une estimation ibère très élevée.
      C'est assez rare en France d'avoir une telle proportion de viking, la Normandie ne vole pas sa réputation de terre danoise !
      Peut-être pourriez-vous proposer ce test à d'autres personnes qui vous sont apparentées (neveu, cousin...) ?
      Les correspondances ADN de Myheritage semblent parfois très hasardeuses, mais l'ancêtre en commun est souvent bien là même si les arbres généalogiques ne sont pas suffisamment complétés pour déterminer la parenté.
      Je vous souhaite de belles découvertes, et n'hésitez pas à me faire part de la suite de vos recherches, ayant une arrière-arrière-grand-mère normande à peu près dans la même zone que vos ancêtres ça m'intéresse tout particulièrement !

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  4. Merci de votre réponse.
    Myheritage me donne aujourd'hui 45% de Scandinave avec une correspondance ADN lointaine au Danemark.
    J'ai bien sûr fait mouliner Gedmatch qui me donne 46% de North Atlantic ( il se mouille moins que Myheritage ! ) 17% de baltic et 20% de West med.
    DNAland le lien ne fonctionne pas.
    Evidemment ces résultats sont fonction de leur échantillonnage .
    Je n'ai pas encore pu entrer ma recherche YDNA dans gedmatch
    Si je remonte encore plus loin mes ancêtres sont des WHG arrivés il y a environ 25000 ans en provenance du croissant fertile et ont rencontré en Europe les Fermiers précoces.
    Pour ce qui est de ma lignée maternelle cognative les originjes sont de Routes, gremonville, cliponville, veauville les baons cercle très restreint comme partout quand le vélo n'existait pas !!.
    Mes cousins semblent assez réfractaires aux test ADN hélas.
    Le plus passionnant est aussi le métier de nos ancêtres et de leur évolution sociale au fil dutemps et non je n'ai pas de sang bleu dans ma famille .....à moins qu'une ancêtre ait fauté avec un noble ? N'oublions pas que 10% des enfants n'ont pas le père qu'ils supposent !!
    Je n'ai pas de Lehoux dans mes arbres généalogiques, mais dans le pays de caux nous sommes tous cousins !!

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    1. Gedmatch est intéressant et effectivement 46% Atlantique Nord pourraient coïncider avec la Scandinavie (plutôt les côtes norvégiennes et le Danemark, et la Baltique pour la Suède) mais aussi avec la Grande Bretagne qui a elle même vu passer les vikings. Tout cela est passionnant en tout cas !
      Les gens se déplaçaient aussi autrefois et plus qu'on ne le croit, l'un de mes ancêtres qui vécut il y a un peu plus de 400 ans est mort à 3000 km de chez lui, d'autres ont fait des voyages de 200 ou de 300km. Ces déplacements pouvaient cependant s'échelonner sur des échelles de temps plus longues.
      Du coup les Lehoux ne sont pas normands mais du Maine, de l'Anjou et de la Touraine ; c'est Valentine Trevet, l'épouse d'Arsène Lehoux et mon arrière-arrière-grand-mère, qui est née en Normandie. Son père était originaire de la région de Dieppe et du pays de Caux, sa mère de Rouen et des campagnes environnantes. Pour citer quelques noms de mes ancêtres normands : Trevet, Le Breton, Troche, Col(s)boc, Girard, Leclerc, Leterre, Trolin, Hurel, Mouchel, Le Prince, Dorival, Anquetil (le fameux nom norrois), Bailleul, Talbot, Brière, Danet...
      Oui certain gens sont réfractaires aux tests ADN, je trouve ces polémiques très françaises et quelques personnes ont une fâcheuse tendance à écrire des articles pour effrayer l'opinion publique sans même souligner l'intérêt historique et généalogique de ces tests.
      On descend tous d'un roi et d'un pendu, suis-je tenté de vous répondre ! Je suis totalement d'accord avec vous à propos des métiers de nos ancêtres, je me plais à en découvrir de nouveaux ou, même lorsqu'ils semblent très communs, me renseigner dans les ouvrages de Gallica sur la pratique de ces métiers autrefois.


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